Le 3 octobre 2024, le Royaume-Uni a annoncé qu’il renonçait à sa souveraineté sur les îles Chagos et les transférait à l’île Maurice. En quoi cela est-il important ? Parce que le domaine “.io” est lié à ces îles. Lorsque le contrôle change de mains, le sort du domaine change aussi.

Le domaine “.io” est devenu populaire parmi les startups et les développeurs en raison de son association avec “input/output” dans la technologie. Des sites comme Github.io et Google I/O ont contribué à renforcer sa popularité. Mais il y a un hic : “.io” est en fait un domaine de premier niveau de code de pays (ccTLD), ce qui signifie qu’il est lié au territoire britannique de l’océan Indien, aujourd’hui disparu.

Lorsque le transfert sera finalisé, l’ISO (Organisation internationale de normalisation) supprimera le code de pays “IO” de sa base de données. La question est de savoir si cela amènera l’IANA (Internet Assigned Numbers Authority), qui gère les noms de domaine, à cesser d’attribuer de nouveaux domaines “.io”. On ne sait pas non plus ce qu’il adviendra des domaines “.io” existants.

Ce que l’histoire nous apprend

Les risques que le domaine “.io” cesse d’exister sont soulignés par des précédents historiques où des changements politiques ont affecté les domaines de premier niveau spécifiques à un pays (ccTLD). Lorsque l’Union soviétique s’est effondrée en 1991, le domaine .su a perduré malgré la dissolution du pays. Bien que l’ICANN ait envisagé de le supprimer progressivement, le domaine .su a persisté et est finalement devenu un refuge pour la cybercriminalité et les activités douteuses en raison de son statut juridique ambigu. Alors que la Russie s’est vu attribuer le domaine .ru, le .su existe toujours, mais son avenir reste incertain.

Une situation similaire s’est produite lors de l’éclatement de la Yougoslavie au début des années 1990. Le ccTLD du pays, .yu, est resté en usage alors même que la nation se désintégrait en plusieurs pays indépendants. La transition vers de nouveaux ccTLD, tels que .rs pour la Serbie et .hr pour la Croatie, a été chaotique, créant une certaine confusion quant au contrôle des domaines. L’ICANN a finalement retiré le domaine .yu en 2010, forçant une migration qui a causé des difficultés opérationnelles pour de nombreux détenteurs de domaines.

Ces cas montrent comment les changements géopolitiques peuvent entraîner des complications à long terme pour les ccTLD, notamment un vide juridique, une utilisation abusive ou la migration forcée des détenteurs de domaines. Si le statut politique du territoire britannique de l’océan Indien change, le domaine .io pourrait être confronté à des problèmes similaires, obligeant potentiellement les propriétaires de domaines à migrer ou à risquer de perdre l’accès à leurs domaines. Toutefois, le risque que le domaine .io cesse d’exister est assez faible.

Raisons pour lesquelles le domaine .io reste actif

Voici les raisons pour lesquelles il est peu probable que le domaine .io cesse d’exister :

1. Le domaine .io est très populaire parmi les startups technologiques, les plateformes de crypto-monnaies et les développeurs en raison de son association avec “input/output” en informatique, créant ainsi un marché solide pour le domaine. Google I/O a donné le coup d’envoi de la popularité des domaines .io, qui ne s’est pas démentie depuis.

2. Le domaine .io génère des revenus importants grâce aux enregistrements et aux renouvellements. Les entreprises ont beaucoup investi dans le domaine .io pour leur image de marque et leur infrastructure, ce qui crée des incitations financières pour maintenir sa disponibilité.

3. Identity Digital (anciennement Afilias), qui gère le domaine .io, profite de son utilisation généralisée. La fermeture du domaine entraînerait une perte financière directe pour le registre, ce qui rend l’abandon peu probable.

4. Enfin, il ne s’agit pas de l’Union soviétique ou de la Yougoslavie, dont la dissolution a été encore plus chaotique que ce qui est arrivé à leurs domaines. Même si la gouvernance du territoire britannique de l’océan Indien (BIOT) change, la valeur du domaine .io dans l’économie numérique mondiale garantit que les parties prenantes négocieront probablement son maintien pour des raisons financières.

Chez Tuta, nous sommes convaincus que l’IANA (Internet Assigned Numbers Authority), le département de l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) qui gère les domaines de premier niveau, permettra aux domaines .io de perdurer.

Dois-je passer du domaine .io à un autre domaine ?

À l’heure actuelle, il n’est pas nécessaire de passer à un nouveau domaine à partir de .io. Même si le domaine .io devait cesser d’exister, l’IANA l’annoncerait bien à l’avance - probablement plus de trois ans avant que cela ne se produise réellement.

Toutefois, si vous voulez être absolument sûr que rien n’arrivera jamais à votre domaine et que vous souhaitez continuer à l’utiliser dans 30 ans, nous vous recommandons de choisir un domaine populaire d’un pays stable, tel que .com (domaine de premier niveau des États-Unis) ou .de (domaine de premier niveau de l’Allemagne). Compte tenu des exemples historiques cités dans cet article, il convient de mentionner que le domaine de premier niveau allemand .de a été introduit en 1986 et que, malgré les changements politiques survenus à la fin de la décennie, qui ont abouti à la réunification de l’Allemagne, rien n’a été fait pour le domaine allemand .de, qui est toujours utilisé aujourd’hui.

Si vous utilisez une adresse électronique tuta.io, il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter, et vous pouvez continuer à utiliser cette adresse électronique dans les années à venir - très probablement aussi longtemps que vous le souhaitez. Cependant, si vous voulez être sûr à 100% que votre adresse email reste disponible pour toujours, vous pouvez facilement mettre à niveau votre compte vers Revolutionary ou Legend et ajouter une adresse email tuta.com à votre compte.