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Le Parlement européen demande l'interdiction de la surveillance de masse biométrique.

La reconnaissance faciale automatisée est très controversée en raison de son degré d'intrusion dans les droits fondamentaux.

Dans une grande victoire pour les droits de l'homme, le Parlement européen demande l'interdiction de la surveillance de masse biométrique et de la reconnaissance faciale. Après ce signal important, les organisations de défense des droits civils veulent maintenant exercer une pression encore plus forte.


Début octobre, juste à temps pour le mois de la cybersécurité, le Parlement européen a voté à une nette majorité contre la surveillance biométrique de masse dans l’Union européenne.

Avec sa résolution, le Parlement s’oppose désormais clairement à la position de la Commission européenne et de la présidence du Conseil, qui sont favorables aux technologies de reconnaissance faciale. Le Parlement est clair comme de l’eau de roche : les députés européens demandent une interdiction. Ce faisant, le Parlement suit également le Contrôleur européen de la protection des données (CEPD) et le Conseil européen de la protection des données (CEPD), qui avaient conjointement appelé à une interdiction générale de l’utilisation de l’intelligence artificielle pour la reconnaissance automatisée des caractéristiques humaines dans les espaces accessibles au public. Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme s’oppose également à l’utilisation de systèmes biométriques de reconnaissance à distance dans les espaces publics, invoquant “le manque de conformité avec les normes de protection des données”, “des problèmes importants de précision” et “des effets discriminatoires.”

Empêcher la surveillance à la chinoise

En résumé, le rapport du Parlement européen exige que :

  • Des humains devraient superviser les systèmes d’IA et les algorithmes devraient être ouverts.
  • Les bases de données privées de reconnaissance faciale devraient être interdites, de même que la police comportementale et le scoring des citoyens.
  • La reconnaissance faciale automatisée ne doit pas être utilisée pour le contrôle des frontières ou dans les espaces publics.

Cette déclaration est claire et contredit les pratiques de surveillance actuelles, comme le système de crédit social en Chine.

Le représentant allemand du Parti Pirate, Patrick Breyer, fait le même commentaire:

“Ce vote est un succès historique pour le mouvement visant à empêcher un avenir dystopique de surveillance de masse biométrique à la chinoise en Europe. … Nous devons nous opposer à la surveillance biométrique de masse dans nos espaces publics car ces technologies capturent injustement un grand nombre de citoyens innocents, discriminent systématiquement les groupes sous-représentés et ont un effet paralysant sur une société libre et diversifiée.”

Interdire la surveillance biométrique de masse

Les députés demandent l’interdiction de tout traitement des données biométriques à des fins répressives qui conduirait à une surveillance de masse dans les espaces accessibles au public. Ils demandent également de mettre fin au développement de ces technologies financé par l’UE.

Les politiciens expliquent cette décision en déclarant que les technologies de surveillance de masse impliquent à tort d’innombrables citoyens, discriminent les minorités et menacent une société libre et diversifiée. Avec des taux d’erreur pouvant atteindre 99 %, les technologies de surveillance faciale inefficaces n’ont rien à voir avec les recherches ciblées. Il en va de même pour la surveillance biométrique du comportement et les systèmes dits de “détection du mensonge”.

Le Parlement européen a décidé d’exposer de manière proactive sa vision selon laquelle la police ne devrait utiliser les technologies d’intelligence artificielle que de manière à respecter les droits humains et les libertés des personnes.

ReclaimYourFace

Cette décision est une grande victoire pour la vie privée et aussi un grand succès de la campagne Reclaim Your Face d’EDRi, qui a déjà été signée par plus de 61 000 citoyens européens pour interdire les pratiques de surveillance de masse biométrique dans le droit européen.

EDRi affirme qu’avec ce vote

”Nous avons une chance de nous assurer que la loi remplit réellement sa promesse de protéger les individus, les communautés et les démocraties de la menace d’une surveillance biométrique constante.”

Début de la lutte pour la vie privée

Cependant, ils ajoutent également que ce vote n’était pas la fin, mais le début de la lutte contre la surveillance biométrique dans l’UE. Car la loi sur l’IA proposée plus tôt cette année sera négociée dans les mois et années à venir et sera juridiquement contraignante pour les pays de l’UE.

Pour rejoindre le combat, vous pouvez signer la pétition #ReclaimYourFace ici.


Consultez également notre article sur la reconnaissance faciale : Comment cela fonctionne et comment l’arrêter.