Le programme de surveillance téléphonique de la NSA était illégal et coûteux : Et il n'a pas empêché une seule attaque terroriste.
La surveillance de masse coûte des millions de dollars. Pourtant, elle n'améliore pas la sécurité.
Surveillance téléphonique de la NSA
Le programme de surveillance téléphonique de la NSA a été mis en place dans le cadre du programme PRISM de 2008 à 2019 aux États-Unis. Il “autorise spécifiquement les agences de renseignement à surveiller le téléphone, le courrier électronique et les autres communications des citoyens américains pendant une semaine au maximum sans obtenir de mandat” lorsque l’une des parties se trouve en dehors des États-Unis.
Selon le New York Times, le programme de surveillance téléphonique de la NSA a coûté à ce jour plus de 100 millions de dollars aux contribuables américains. Pourtant, il n’a pas empêché une seule attaque terroriste.
Le programme a cessé d’exister fin 2019 et n’est plus en place. La surveillance sans mandat des citoyens est anticonstitutionnelle - aux États-Unis, en Allemagne ainsi que dans la plupart des pays démocratiques.
Surveillance sans mandat des citoyens
Néanmoins, le PRISME était en place depuis plus de dix ans et, pendant cette période, les citoyens américains étaient surveillés par les services secrets à leur insu. La NSA a fait valoir qu’elle avait besoin de ce type d’informations pour mettre fin aux attaques terroristes et assurer la sécurité des citoyens américains.
Cependant, un juge a décidé début septembre 2020 que pas une seule attaque terroriste n’avait été stoppée avec l’aide du programme de surveillance téléphonique de la NSA. Cette décision concernait le seul et unique cas où une étude du Conseil de surveillance de la vie privée et des libertés civiles a révélé que la NSA avait produit des preuves concluantes contre des terroristes en se basant sur la surveillance téléphonique.
L’arrêt a conclu que les preuves produites par la surveillance téléphonique (illégale) n’étaient pas nécessaires pour condamner le criminel et n’apportaient pas d’autres informations que celles déjà connues des autorités.
La surveillance de masse n’est pas nécessaire pour lutter contre la criminalité
Une enquête similaire sur les attaques terroristes en Europe est arrivée à la même conclusion : Entre 2014 et 2017, 13 attentats terroristes islamistes ont eu lieu en Europe, à la suite desquels 24 auteurs ont été condamnés. Ces 24 attentats - cent pour cent - étaient déjà connus des autorités avant l’attaque et avaient été classés comme violents.
La conclusion de cette enquête est que nous n’avons pas besoin de plus de surveillance pour obtenir une meilleure sécurité. Ce dont nous avons besoin, c’est de policiers mieux formés et mieux équipés afin qu’ils puissent identifier plus rapidement les menaces potentielles.
Bien qu’il semble beaucoup plus facile d’investir dans des outils de surveillance de masse, tous les faits montrent que personne ne profite d’une surveillance de tous.
Mettre fin à la surveillance de masse
Les exemples américains et européens montrent clairement que nous devons mettre fin à la surveillance de masse. Ce n’est pas un outil adéquat pour lutter - et encore moins pour prédire - la criminalité, et il n’est pas possible de la mettre en conformité avec la constitution.
Au lieu d’appeler à plus de surveillance, les politiciens devraient se concentrer sur la protection des droits humains des citoyens, comme notre droit à la vie privée et notre droit à la liberté d’expression.
Ces droits de l’homme sont gravement mis à mal lorsqu’une surveillance de masse sans mandat est mise en place. Dans sa pire forme - et avec l’aide de la reconnaissance faciale et de la localisation - elle peut conduire à une société qui n’est plus libre de discuter ouvertement et sans crainte de ses opinions.
Avec l’apparition de nouvelles et meilleures technologies de surveillance, il devient de plus en plus important de défendre nos valeurs démocratiques et de veiller à ce que nos droits de l’homme soient respectés, également et surtout, par les autorités. Pour cela, nous avons également besoin d’un cryptage fort sans portes dérobées.
En fin de compte, tout se résume à un simple choix : Voulons-nous donner tout le pouvoir aux autorités, ou voulons-nous que tout le pouvoir reste entre les mains du peuple ?